Pendant trois jours, du 27 au 29 mai 2022, l’Association de Lutte Contre la Dépendance (ALCD), en partenariat avec l’ONG américaine, Free The Slaves (FTS), a formé une quinzaine d’acteurs du secteur public ainsi que des agents du gouvernement dans la compréhension de l’esclavage moderne, sa définition, ses conséquences, l’arsenal juridique national et les instruments juridiques internationaux qui l’incriminent.
Qu’est-ce que l’esclavage moderne, quelles sont ses causes profondes, et comment évaluer les forces et faiblesses des réponses pour y mettre fin ? C’est autour de ces questions sur les pratiques de l’esclavage moderne qu’une quinzaine d’acteurs publics ont été formés, du 27 au 29 mai 2022 à Nouakchott, par des experts de l’ALCD et de FTS.
Ouvrant les travaux de l’atelier, Toutou Mint Ahmed Jiddou a remercié son partenaire, FTS pour l’accompagnement dans la meilleure diffusion des textes incriminant les pratiques esclavagistes qu’ils soient modernes ou hérités. Elle a évoqué l’importance du thème dans un contexte marqué sur le marché du travail par l’ampleur du travail forcé et les abus au travail. Tout en souhaitant une bonne formation pour les participants, elle a déclaré ouvert les travaux de l’atelier.
A son tour, Dame Bâ, Coordonnateur national du FTS en Mauritanie, a procédé à une brève présentation de son organisation qui opère sur le plan international contre la pratique de l’esclavage moderne dans le monde.
Les participants ont par la suite suivi plusieurs présentations, notamment la situation de l’esclavage dans le monde et ses différentes formes. Répartis en travaux de groupe, ils ont été invités à donner des exemples d’esclavage moderne en Mauritanie, leurs causes, leurs liens avec l’inégalité et l’exclusion sociale, les efforts déployés pour y mettre fin, que cela soit de la part des autorités que de la société civile.
Le consultant Horma a par la suite évoqué les engagements de la Mauritanie dans la lutte contre l’esclavage moderne, à travers notamment le Pacte international sur les droits civils et politiques de 1966 qu’elle a ratifié, la Loi de 2007 puis celle de 2015 incriminant l’esclavage et réprimant les pratiques esclavagistes, et ce que l’état mauritanien a fait dans l’application de ces différents traités et lois. A été aussi évoqué l’Alliance 8.7 des ODD relatif au travail forcé et au travail décent et qui promeut la lutte contre la discrimination et la marginalisation qui alimentent l’esclavage moderne.
Il a été également question au fil des présentations, de la responsabilité de l’état et de l’accès à la justice. Les participants ont été invités dans ce cadre à identifier, à travers des travaux de groupe, cinq objectifs et à proposer un calendrier d’exécution que l’Etat mauritanien doit réaliser pour respecter ses engagements nationaux et internationaux dans la lutte contre l’esclavage moderne.
Enfin, les participants ont été familiarisés avec la notion d’Etat de droit et les facteurs de son renforcement, en particulier le rôle et les responsabilités des acteurs et agences publiques dans les solutions immédiates pour l’éradication de l’esclavage moderne.
Cheikh Aïdara